Marie, à Notre-Dame de Paris

Hommage à la Vierge du pilier,
heureusement épargnée par l’incendie du 15-16 avril 2019
à Notre-Dame de Paris 

Belle statue de Notre Dame ; statue symbole de Notre-Dame de Paris ; symbole plus fameux que nul autre ; hormis celui de la Pietà au fond du chœur. Cette Notre Dame-ci, grandiose et gracieuse, se tient debout, à droite, au seuil du chœur. Notre Dame de la Pietà est assise, sur l’ogive axiale du fond, sous la croix d’or, sommée de l’éclair blanc du Saint- Esprit, à jamais déchirure de la ténèbre. La Dame douloureuse tient son fils mort sur ses genoux et, de ses bras étendus, prend à témoin le silence du Ciel. La Dame de l’accueil tient ce même fils sur son bras. Mais c’est un fils enfant. La Dame de l’accueil est la Mère d’un petit enfant. Plus tard, quand il aura trente ans, il reposera, mort, paisible, sur sa maternelle douleur. Aujourd’hui, à l’entrée du chœur, il est encore l’enfant joyeux, presque facétieux, de sa jeune mère. De l’entrée au fond du chœur, entre ces deux statues de Notre Dame, s’étendent non seulement les temps des siècles, mais ceux de l’intime et de l’ultime, ceux des origines et de l’accomplissement. La durée sans fin du mystère, en laquelle se déroule celle, fugace, de nos vies promises à l’éternité.


Notre Dame du Seuil est celle qu’humblement ici l’on vient prier. Celle qui paraît être ici depuis les origines et devoir y demeurer à jamais. Pourtant elle n’y fut pas toujours. Elle surgit du ciseau d’un sculpteur vers le milieu du XIVe siècle, destinée, avec bien d’autres compagnes, à la petite église Saint-Aignan, dans le cloître des chanoines, alors situé au flanc nord de la cathédrale. Sauvée de la sauvagerie antichrétienne du temps de la Terreur, elle fut placée à l’entrée de Notre-Dame, au portail de la Vierge, remplaçant une autre statue détruite en ces mêmes temps de délire. Enfin, on l’installa en ce lieu, là même où, autrefois, à l’entrée du chœur, un autel était dédié à Notre Dame. Ainsi Notre Dame du Seuil voyagea-t-elle, au cours des siècles, de seuil en seuil, jusqu’à venir, au seuil du chœur, constituer la proue du sanctuaire, dont la poupe est l’image du Dieu mort, vainqueur à jamais de la mort.


Notre Dame du Seuil, Notre Dame de la proue du vaisseau de notre conversion, est une mère élégante et grave ; une mère à la longue robe, au long manteau, rythmé de longs plis gracieux, comme les vagues d’une mer mouvante et calme ; une mère puissante, dont le déhanchement n’altère pas mais discrètement suggère la majesté ; une mère virginale et royale, qui, de sa main droite, tient la fleur du Royaume des lys et dont le beau visage à l’abondante chevelure souple comme l’onde est ceint d’une couronne. L’enfant de Notre Dame joue sans façons avec le haut du voile de sa mère. Mais ce jeu évoque un mystère, celui de l’amour de l’époux. Cet enfant, qui n’est encore qu’un enfant, est déjà l’Époux ; et la jeune mère, qui le porte sur son bras, est la Mère Église qui, en cet enfant, porte l’Époux de l’Église : son Fils et son Dieu. La sphère que porte cet enfant est, elle, le fruit d’amour, redevenu virginal, du paradis, et qui symbolise le cosmos réconcilié sous son sceptre… Aussi le beau visage de la Mère et celui de son Fils Époux n’ont-ils pas d’expression, plongés qu’ils sont dans l’infini.


Faut-il penser à tout cela quand on vient prier Notre Dame de Paris, au pied de son image ? Il suffit de la regarder. De lui confier ce que l’on désire. De s’en remettre à Elle de ce qu’il est bon de lui confier. Qui sait ? Comme en une après-midi de Noël, quand non loin d’elle, au chant du Magnificat, Claudel, d’un coup et pour toujours, se convertit, peut-être chacun de nous se convertira-t-il, peut-être sans éclat, sans même en avoir conscience. Peut-être alors, devant sa grave beauté et celle de son Fils, chacun commencera-t-il, ou recommencera-t-il sa traversée de la Dame du Seuil à la Dame du port, du port ultime, dont la lumière éternelle déchirera la nuit.

Dominique Ponnau
Conservateur général du Patrimoine,
Directeur honoraire de l'École du Louvre

 

 

Témoignage de Mère Jeanne, suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris,
Incendie déclaré le lundi 15 avril 2019 18h50 et éteint le 16 avril 2019 10h environ.

Quand elle a « vu tomber la flèche de Notre-Dame de Paris », le 15 avril 2019, à la téléision,

+Mère Jeanne Dunan a « vu le Coeur Immaculé de Marie qui, avec un immense amour, a appelé à ‘’revenir au Père’’. »

(Citation des propos-mêmes de Mère Jeanne.) 

 

 

Prière pour Notre-Dame de Paris


Seigneur Jésus,

Nous nous agenouillons devant toi
Et t’implorons :
Que la restauration et la reconstruction
De la maison de ta Sainte Mère à Paris,
Suite à l’incendie des 15 et 16 avril 2019,
Se fasse dans le respect
De Ta Très Sainte Volonté.

Très Sainte Vierge Marie,

Ta maison de Paris a été gravement endommagée,
Ces 15 et 16 avril 2019.
Aussi, nous voulons que soit respectés
Tes Saints Désirs.
Que cet édifice multiséculaire
Que les bâtisseurs ont construit
En Ton Honneur,
Soit restauré selon Tes Saints Désirs.

Très Saint Joseph,

Ton Cœur a souffert
En voyant brûler la charpente si belle
De la Maison de Marie, à Paris.
Nous te prions de guider les travaux
Qui doivent se faire
Pour la restauration et la partielle reconstruction
De cette merveilleuse cathédrale.
Tu connais la valeur des savoir-faire des ouvriers,
Tu sais la valeur des matériaux qu’il faudra utiliser,
Tu connais la valeur du travail des hommes…
Nous te prions de veiller sur ce chantier
Et d’inspirer les choix qui seront faits
Pour le mener à bien.

Très Sainte Famille,

Veille sur Notre-Dame de Paris !
Amen.

+Mère Agnès Robert,
avril 2019.

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