Le miracle du Concordat

Juin 1984 à Rome : signature d’un Concordat historique

Traduction d’un article de presse paru dans l’« Osservatore Romano », journal officiel du Vatican :

« Une étape historique dans le dialogue entre Rome et l’Église d’Antioche.

Éliminée, la séparation qui durait depuis quinze siècles.

Le 23 juin 1984 : une date historique dans le dialogue œcuménique. Le Pape et le Patriarche Syro-orthodoxe d’Antioche, Ignatius Zakka I Iwas, ont signé au Vatican une déclaration d’une grande portée. Le document contient deux parties, dont une doctrinale et l’autre pastorale.

Dans la première partie, on affirme : « Nous confessons que notre Seigneur et notre Dieu, notre Seigneur et Roi de toute chose, Jésus-Christ, est parfaitement Dieu en ce qui concerne sa divinité, et parfaitement homme en ce qui concerne son humanité. Cette union est réelle, parfaite, sans mélange ni miscibilité, sans confusion, sans altération, sans division, sans la moindre séparation. En Lui, l’humanité et la divinité sont unies d’une manière réelle, parfaite, indivisible et inséparable, et en Lui toutes ces propriétés sont présentes et actives ».

Ces affirmations rectifient en les éclairant les zones doctrinales de la division qui dure depuis le Ve siècle ; l’Église Syro-orthodoxe d’Antioche (quelques centaines de milliers de fidèles entre le Moyen-Orient, les États Unis, et l’Inde) est au fait une des Églises ainsi nommées préchalcédoniennes parce qu’elles n’acceptèrent pas les formulations dogmatiques du quatrième Concile œcuménique sur les deux natures du Christ.

Dans le document, on explique que les « confusions et les schismes qui se sont produits entre les deux Églises pendant les siècles successifs au Concile de Nicée (accepté par les deux parties.n.d.l.r.), ne détruisent ni ne touchent en aucune manière la substance de leur foi, puisque de telles confusions et de tels schismes se sont produits uniquement à cause de différences dans la terminologie et dans la culture, et à cause des différentes formules adoptées par les différentes écoles de théologie pour exprimer le même argument. Par conséquent, nous ne trouvons aujourd’hui aucune base réelle pour les tristes divisions et pour les schismes qui se sont produits entre nous sur la doctrine de l’Incarnation… »

La partie pastorale de la déclaration est également remarquable. On prévoit en effet, la collaboration pastorale entre les deux Églises. On admet tout d’abord, la réciprocité sacramentale, c’est-à-dire que les fidèles des deux Églises sont autorisés à recevoir les sacrements de la Pénitence, de l’Eucharistie et de la Sainte Onction des infirmes, par des prêtres légitimes de l’autre Église « lorsqu’il est moralement ou matériellement impossible d’avoir accès à un prêtre de sa propre Église ».

Autre engagement important : « La collaboration dans la formation des prêtres et dans l’éducation théologique devrait découler logiquement de la collaboration pastorale. On encourage les évêques à promouvoir une participation dans les structures de l’éducation théologique chaque fois qu’ils le jugent possible ».

C’est la première fois que deux Églises, divisées depuis des siècles, acceptent la réciprocité sacramentale. Avec les autres Églises orthodoxes on n’est pas encore arrivé à ce point. Le Saint Siège a proposé la réciprocité, mais jusqu’à ce jour, les 14 Églises entre lesquelles la séparation dure depuis 1054, ne l’ont toujours pas acceptée.

Le Patriarche Ignatius Zakka I Iwas, qui a signé la déclaration avec Jean-Paul II, a participé en tant qu’observateur aux deux premières séances de Vatican II. A cette époque-là, il était moine. A la veille de la troisième séance conciliaire, il a été consacré Évêque. Son prédécesseur à la tête de l’Église Syro-orthodoxe d’Antioche, Moran Mar Ignatius Jacoub III, a rencontré le Pape deux fois, en 1971 et en 1980. Au moment de sa seconde visite, ils ont signé une déclaration commune, mais qui n’était pas aussi détaillée ni aussi avancée que celle qu’ils ont signée le 23 juin dernier.

En attendant, le dialogue théologique avec les autres Églises orthodoxes indépendantes se poursuit (elles sont 14 Églises autonomes ou indépendantes qui comptent environ 120 millions de fidèles). La commission internationale mixte s’est réunie en Crète du 3 mai au 8 juin dernier. Les 56 participants (28 du côté catholique, et 28 orthodoxes) ont discuté sur le thème de « la Foi, les sacrements et l’unité de l’Église ».

Le dialogue théologique sur ces thèmes a fait quelques pas en avant. La rédaction finale du compte-rendu a été confiée au comité de Coordination qui le présentera à la quatrième séance plénière de la Commission, qui est prévue pour l’été de 1986, à Bari.

 

Notes de Mgr Boris :

- Le document signé par les deux Patriarches (Rome et Antioche) avait été rédigé par Mgr Daucourt (futur Évêque de Troyes, et devenu ensuite Évêque d’Orléans), en tant que Président de la Commission Orientale des Évêques et des Archevêques de France, pour l’Unité des Chrétiens.

- Le Patriarcat de l’Église Syro-Antiochienne d’Europe et Missions serait actuellement le seul à avoir ratifié ce Concordat.

 

Suite des événements historiques :

13 mai 1985 :

Ratification par le Saint Synode des Églises autocéphales Syro-Antiochiennes d'Europe et Missions, du Concordat de réciprocité sacramentale passé entre l'Église Catholique Romaine et le Patriarche de Damas Zachée 1er.

 

14 mars 1993 :

En ce mois de St Joseph, l’Eau Miraculeuse de Notre-Dame de Kernéguez a jailli d’une profondeur de 22 mètres, à 19 heures (heure de l’Angélus), après une rude journée de travaux de nos frères les ouvriers du forage du puits.


Rendons grâce à Dieu, pour le don de cette Eau Miraculeuse, offerte par la Très Sainte Vierge Marie, pour la guérison de tous les maux de l’âme et du corps.

Notre-Dame de Kernéguez, Priez pour nous
Notre-Dame de Kernéguez, Exaucez-nous
Notre-Dame de Kernéguez, Bénissez-nous
Notre-Dame de Kernéguez, Guérissez-nous
Notre-Dame de Kernéguez, Sauvez-nous.

 

Document signé de :
Très Révérend Père Boris 1er, Archevêque
Docteur en philosophie et théologie
Patriarche et Catholicos
des Églises autocéphales Syro-Antiochiennes en Europe
(Filiation Apostolique Œcuménique d’Antioche,
Premier Siège de Saint Pierre).
Institut Philosophique et Théologique Saint-Pierre
(suivi de l'adresse postale de l'époque)

 

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